La Commission europ�enne veut passer d'Azure � OVHcloud

Alors que les questions d'ind�pendance num�rique de l'Europe se font plus pr�gnantes, la Commission europ�enne �tudie sa migration hors du cloud de Microsoft. Le Fran�ais OVH serait en p�le position pour remplacer Azure.
Publicit�Selon Euractiv, la Commission europ�enne (CE) est en � n�gociations avanc�es � pour transf�rer ses services cloud - au moins une partie d'entre eux - de Microsoft Azure � OVHcloud. Si Euractiv explique que trois sources, qui ont requis l'anonymat, confirment l'initiative, le p�rim�tre pr�cis de cette migration n'est pas pr�cis�. � Oui, c'est vrai. On bosse sur le sujet avec la CE �, a confirm� Octave Klaba sur les r�seaux sociaux, le19 juin. La d�marche s'inscrit dans un mouvement de fond qui voit le secteur public europ�en renforcer ses exigences en mati�re d'ind�pendance num�rique, pour am�liorer son contr�le sur les infrastructures num�riques et limiter les risques d�coulant des l�gislations extraterritoriales am�ricaines.
Selon une source cit�e par Euractiv, la Commission se veut pionni�re sur le sujet, estimant qu'elle a un r�le d'exemple � tenir aux yeux des administrations publiques des 27. L'administration bruxelloise serait en n�gociations avec OVH depuis plusieurs semaines. Les solutions d'autres fournisseurs de cloud europ�ens, comme l'Allemand Ionos, le Fran�ais Scaleway et l'Italien Aruba, seraient �galement �tudi�es par la Commission. Les deux d�partement clefs au sein de cette derni�re - la DG CNECT, charg�e des politiques num�riques, et la DG DIGIT, la DSI interne - sont d�sormais pilot�s par une unique commissaire, la Finlandaise Henna Virkkunen.
L'affaire de la coupure de la CPI
En janvier dernier, des officiels de la Commission s'inqui�taient, dans des documents internes, de la forte d�pendance de l'organisation aux solutions de Microsoft, y voyant une faille par rapport aux r�gles europ�ennes en mati�re de protection de la donn�e. Une analyse interne qui contredisait les positions publiques des officiels de la CE sur le sujet. Les inqui�tudes portaient plus pr�cis�ment sur l'usage de Microsoft 365 au sein de l'administration bruxelloise.
A ces interrogations sur la s�curit� des donn�es est venu se greffer un risque de continuit� de services. Le 15 mai dernier, Associated Press assurait que Karim Khan, le procureur de la Cour p�nale internationale (CPI) de La Haye (Pays-Bas), avait vu son compte mail ferm� par Microsoft, du fait des sanctions am�ricaines le visant. Ces derni�res mena�ant toute personne, institution ou entreprise d'amendes et de peines de prison en cas de � soutien financier, mat�riel ou technologique � � Karim Khan. Microsoft nie toutefois �tre directement � l'origine de la coupure des acc�s du procureur. Dans une audition devant la commission d'enqu�te du S�nat sur la commande publique, Anton Carniaux, directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France, a assur�, le 10 juin, que la coupure en elle-m�me n'�tait pas du fait de l'�diteur. Les �quipes de la CPI pourraient avoir coup� les acc�s mail de son procureur � titre pr�ventif, pour �viter de voir l'administration am�ricain r�clamer ses donn�es � Microsoft.
Publicit�Suite collaborative alternative : la France � la manoeuvre
Rappelons que la France tente de convaincre ses partenaires europ�ens de rejoindre son initiative visant � faire vivre une suite collaborative Open Source offrant une alternative � Microsoft et Google. Port�e par la Dinum, la DSI de l'Etat, la Suite num�rique a entam� son passage � l'�chelon europ�en, avec d'ores et d�j� des travaux en commun avec l'Allemagne et les Pays-Bas, et la cr�ation d'un consortium europ�en appel� � l'h�berger. Des discussions �taient �galement en cours cette semaine, en Pologne, pour tenter d'embarquer d'autres partenaires europ�ens dans cette initiative.
Cette inflexion des politiques publiques, qui suit notamment les constats de d�pendance dress�s en 2024 par le rapport Draghi et l'appel d'EuroStack, un groupement d'industriels europ�ens, � b�tir un �cosyst�me num�rique complet en Europe, a engendr� une r�action de la part de Microsoft. En avril dernier, puis encore le 16 juin, l'�diteur a tent� de rassurer ses clients europ�ens avec des garanties suppl�mentaires : h�bergement uniquement en Europe, administration par des employ�s locaux, clefs de chiffrement � la main des DSI, version priv�e d'Azure et m�me un improbable futur coffre-fort num�rique renfermant les codes sources de l'�diteur en Suisse, cens� couvrir le risque d'une rupture assez radicale des relations transatlantiques.
Article r�dig� par

Reynald Fl�chaux, R�dacteur en chef CIO
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